Qu'est-ce que le projet de loi sur la protection des dénonciations (Royaume-Uni) ?

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Qu'est-ce que le projet de loi sur la protection des dénonciateurs ? 

À la suite d'une série de tragédies, les responsables politiques britanniques multiplient les appels à une action urgente pour réviser la législation nationale sur les dénonciateurs, sous la forme d'un projet de loi sur la protection des dénonciateurs (Protection for Whistleblowing Bill). 

La loi actuelle, le Public Interest Disclosure Act de 1988 (PIDA), a fait l'objet d'un examen minutieux en raison de ses insuffisances en matière de protection des dénonciateurs et de lutte contre les actes répréhensibles. En réponse à la pression croissante, un nouveau projet de loi connu sous le nom de Protection for Whistleblowing Bill a été présenté au Parlement le 2 février et a fait l'objet d'une deuxième lecture le2 mars.

Dirigé par WhistleblowersUK (WBUK) et le groupe parlementaire multipartite (APPG) sur la dénonciation, le projet de loi sur la dénonciation vise à révolutionner la protection des dénonciateurs au Royaume-Uni. 

Le projet de loi sur la protection des dénonciateurs érigera en infraction les représailles à l'encontre des dénonciateurs, le fait de ne pas donner suite à leurs révélations ou la dissimulation d'actes répréhensibles. L'élément central de la législation proposée est la création d'un bureau des dénonciateurs, doté de pouvoirs statutaires lui permettant d'infliger des amendes et des sanctions aux organisations et aux personnes responsables de représailles ou d'actes répréhensibles. 

Pourquoi ce projet de loi a-t-il été proposé ? 

Les experts en matière de dénonciation ont depuis longtemps mis en évidence les lacunes de la PIDA, en soulignant son incapacité à protéger les dénonciateurs de manière adéquate et à tenir les auteurs d'actes répréhensibles pour responsables de leurs actes. 

Les réformes proposées dans le projet de loi sur la dénonciation visent à remédier à ces lacunes, qui ont été portées à l'attention du public lors de scandales retentissants tels que le scandale des bureaux de poste et l'affaire Lucy Letby.  

Le scandale des bureaux de poste, décrit par le Premier ministre Rishi Sunak comme "la plus grande erreur judiciaire de l'histoire du Royaume-Uni", a mis en évidence les conséquences de l'absence de prise en compte des avertissements des dénonciateurs. Richard Roll, un dénonciateur qui a révélé les failles du logiciel Horizon utilisé par la Poste, a fait l'objet de menaces et d'intimidations pour ses révélations. Bien que les maîtres de poste concernés aient fini par obtenir gain de cause, les frais de justice (qui n'ont pas été pris en compte dans l'indemnisation) et les réputations ruinées soulignent la nécessité urgente d'une réforme législative. 

De même, le cas de Lucy Letby au sein du National Health Service (NHS) a mis en lumière les représailles systémiques auxquelles sont confrontés les dénonciateurs dans le secteur des soins de santé. Malgré les tentatives répétées de leurs collègues de s'inquiéter des agissements de Lucy Letby, leurs plaintes ont été ignorées, ce qui a conduit à de nouvelles tragédies. La députée Mary Robinson a souligné l'inadéquation du système actuel, dans lequel les dénonciateurs sont souvent licenciés et soumis à des mesures punitives au lieu de bénéficier d'une protection et d'un soutien. 

Le rôle du projet de loi sur la dénonciation 

Le projet de loi sur la protection des dénonciateurs vise à donner plus de pouvoir aux dénonciateurs en créant un bureau spécialisé chargé d'enquêter sur les plaintes et de protéger l'identité des dénonciateurs. En centralisant la responsabilité de la protection des dénonciateurs et de l'application de la loi, le projet de loi vise à rationaliser le processus de dénonciation des actes répréhensibles et à garantir que les dénonciateurs sont traités avec le respect et la protection qu'ils méritent. 

L'accent a été mis sur l'importance de créer un environnement favorable aux lanceurs d'alerte, dans lequel les organisations encouragent activement les divulgations et accordent la priorité à la responsabilité. Les réformes proposées marquent un changement fondamental dans la reconnaissance des lanceurs d'alerte en tant que contributeurs essentiels à la lutte contre la mauvaise conduite, la corruption et les dissimulations dans les secteurs public et privé. 

Principales considérations 

Renforcer les protections juridiques 

Le projet de loi sur la protection des dénonciateurs offre une occasion unique de renforcer la protection juridique des dénonciateurs et de responsabiliser les auteurs d'actes répréhensibles. L'instauration de sanctions pour les organisations et les personnes impliquées dans la dissimulation d'actes répréhensibles ou dans des mesures de représailles à l'encontre des dénonciateurs constitue une étape importante dans la promotion d'une culture de la responsabilité. En outre, la création d'un bureau des dénonciateurs doté de pouvoirs statutaires lui permettant d'enquêter sur les plaintes et d'appliquer des sanctions constituera une garantie vitale contre les représailles et assurera l'intégrité du processus de dénonciation. 

Favoriser la responsabilité organisationnelle 

Une réforme efficace de la dénonciation nécessite une évolution des organisations vers une culture de la transparence, de la responsabilité et de la conduite éthique. Les employeurs doivent donner la priorité à la création de politiques et de mécanismes de dénonciation solides. Ces politiques doivent être associées à des programmes de formation complets visant à informer les employés de leurs droits et de leurs responsabilités. En répondant de manière proactive aux préoccupations des dénonciateurs et en les traitant avec respect et dignité, les organisations peuvent cultiver un environnement dans lequel les actes répréhensibles sont rapidement identifiés et traités. 

Tirer parti des services d'appui externes 

Les fournisseurs externes de services de dénonciation et d'enquête jouent un rôle essentiel dans le soutien des efforts déployés par les organisations pour se préparer à la réforme de la dénonciation. Ces entités spécialisées offrent des canaux impartiaux permettant aux dénonciateurs de faire part de leurs préoccupations en toute confidentialité, en veillant à ce que les dénonciations soient reconnues et prises en compte. En s'associant à des prestataires de services externes, les organisations peuvent démontrer leur engagement à respecter les normes éthiques et à encourager une culture de la parole. Cela permet d'atténuer les risques associés aux fautes professionnelles et de renforcer la résilience de l'organisation.  

Plaider en faveur d'un changement culturel 

Au-delà des réformes législatives et organisationnelles, il est essentiel de plaider en faveur d'un changement culturel pour créer un environnement dans lequel les dénonciateurs se sentent autorisés à se manifester sans crainte de représailles. En luttant contre la stigmatisation et en dissipant les idées fausses qui entourent les dénonciations, les défenseurs peuvent faire évoluer les attitudes de la société et considérer les dénonciateurs comme des personnes courageuses qui jouent un rôle essentiel dans la sauvegarde de l'intérêt public. La promotion de l'empathie, de la solidarité et du soutien aux dénonciateurs fait partie intégrante de la construction d'une société plus juste et plus responsable.  

Conclusion

La réforme de la dénonciation au Royaume-Uni est dûment réclamée. Les événements récents ont montré qu'il existe un besoin urgent de protections juridiques complètes et de responsabilisation des organisations lorsqu'il s'agit de dénoncer des actes répréhensibles.  

Alors que le projet de loi sur la protection des dénonciateurs avance au Parlement, les entreprises doivent reconnaître l'importance de ces réformes.  

Bien qu'il n'y ait pas de calendrier définitif pour ce projet de loi (aucun plan d'action officiel n'a encore été annoncé depuis la lecture du2 février), la réforme de la dénonciation au Royaume-Uni se profile à l'horizon. Des députés de tous les horizons politiques ont exprimé la nécessité de renforcer les droits des dénonciateurs, que ce soit sous la forme d'une loi sur la protection des dénonciateurs ou d'une compensation financière ou d'une incitation pour ceux qui sont prêts à dénoncer des actes répréhensibles.

La meilleure pratique, d'un point de vue réglementaire et culturel, consiste pour les organisations à s'assurer qu'elles sont en phase avec le niveau le plus élevé de gouvernance d'entreprise. En adoptant de solides politiques de dénonciation et en tirant parti de services de soutien externes, les organisations peuvent se positionner en tant que championnes de l'intégrité face aux fautes professionnelles. Alors que les parties prenantes naviguent dans les méandres de la réforme de la dénonciation, un engagement collectif en faveur de la promotion d'une culture de la responsabilité et de la conduite éthique sera essentiel pour façonner un paysage commercial plus transparent et plus digne de confiance. 


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